Le voici qui s'enfonce dans le désert, un pas après l'autre un peu plus loin, de tout ce qu'il a un jour prétendu savoir. Un pas après l'autre un peu plus proche, du centre de cette nécessité qui le pousse en avant...

Il est de ces images trompeuses, comme il est des mensonges utiles. Il est de ces images illusoires, qui faute d'être arpentées ne peuvent être dépassées.

La voie de l'homme -ou qu'importe le nom qu'on lui donne- peut bien être un chemin... Ce chemin qui n'existe pas. Sinon dans l'imaginaire de ceux-là, qui cherchent dans le fantasme d'un ailleurs ou d'un mieux la promesse de plénitude qu'ils portent déjà en eux. Je fus de ceux-là. Je les comprends. Certaines illusions sont sans doute, pour un temps, nécessaires.

L'homme que j'entends évoquer ici, n'est pas l'humanité. L'homme adulte, complet, en lui-même, par lui-même et pour lui-même réconcilié. Paisible en sa chair et simple en esprit, il est instrument neuf, pour des musiques nouvelles. Quant à l'humanité? C'est un malentendu... Et cela aussi mérite d'être éclairci.

Le voici qui s'enfonce dans le désert... Un instant puis un autre, toujours le même, jamais le même, le vent efface l'empreinte sitôt posée, chaque foulée plus légère. Il n'a pas soif ou si peu, nul espoir d'oasis ne l'empèse. La vie présente, dans l'air, le minéral, le pli de la dune, plus riche encore de ce que le baiser de scorpion ou du serpent puisse jaillir là, maintenant. Et il se surprend, lui qui n'aspire à nul retour, qui ne croit qu'en l'éphémère, à laisser de loin en loin une marque sur la roche rouge de son désert...

11_03_2004D

LES COULEURS DU JOUR non-faire et perception, reflets changeants d'une humeur égale

LE COIN DU PHILOLOGUE au travers du langage, un coin enfoncé dans la confusion des idées

LE COIN DE L'ETHOLOGUE du domestique et du sauvage: les mains dans le cambouis un coup d'oeil sous le capot, sur les moteurs de la vie

LE COIN DU PROCTOLOGUE parce que nous sommes tous des trous-du-cul, et qu'il est bon de ne pas l'oublier

SOUVENIRS AU TEMPS PRESENT de ces petites histoires qui furent miennes, mais pas tant que ça

ECHOS DU REEL des liens qui n'attachent pas, des oeuvres qui ont cogné à ma porte

la voie de l'homme

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