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la voie de l'homme
10 mai 2010

Dans le sens du poil

Il est un sujet qui occupe depuis fort longtemps la race des penseurs... Les penseurs des bibliothèques se sont lancés les premiers dans la pataugeoire, rejoints sur le tard par les penseurs des laboratoires: "quel est le propre de l'humain?"

Car il faut bien qu'il ait une particularité, cet humain! Lui qui se veut unique en son genre, si évidemment supérieur, splendide exception dans la cacophonie de la nature mise à sa disposition pour être maîtrisée et exploitée. Il est probable d'ailleurs, que l'enjeu de cette question ne soit pas tant la compréhension, que la justification.

"Quel est le propre de l'humain?"

Là-dessus les penseurs pensent, donc ils sont... Et ils affirment: le rire, la conscience (plus ou moins) réfléchie, le langage, l'âme, le feu, la compassion, l'outil, la chronologie, la morale, l'humour, l'amour, la violence, l'inhumation des morts, la politique, la guerre, l'intelligence, etc... Ces idées connaissent le succès, pour mille ans, trois siècles ou six mois. Parfois argumentées, rarement corroborées sinon de façon partiale et partielle.

Là-dessus les chercheurs cherchent, donc ils suivent... Et quand ils cherchent ailleurs que dans leur nombril ils tombent surpris, sur des faits qui réfutent les arguments et infirment les affirmations des penseurs qui pensent. Ca c'est pas de chance. A tel enseigne qu'aujourd'hui, les plus honnêtes ou les plus prudents d'entre tous ces éminents personnages n'osent plus s'accorder que sur ce seul point:

"Le propre de l'humain, est d'être impropre à lui-même."

Là-dessus l'éthologue plisse la truffe, et dresse l'oreille: "que de papier noirci, de salive évaporée, que d'efforts consacrés à regarder le monde cul par-dessus tête, pour en arriver maintenant aux prémisces du bon-sens! C'est un début prometteur. Permettez donc messieurs et mesdames les experts, que je vous l'emprunte le temps que vous décidiez quoi en faire..." Car enfin, il n'est pas besoin de trépaner un intellectuel, ni de disséquer un scientifique pour savoir comment ls fonctionnent... Entre autres faune, l'éthologue observe aussi les observateurs. Et les mouches et les fourmis, les renards, les pinsons, les vers-de-terre... Deux ou trois choses encore, qui seraient ici hors-sujet. Il s'intéresse tout autant à l'animal sauvage dans son environnement cohérent, qu'à l'animal captif, ou domestiqué, ainsi qu'aux altérations et dégénérescences, qu'induisent ces milieux. Ethologie: mise en lumière des comportements. Mais encore? Dame! La vie. Comment elle invente, expérimente, manifeste ses règles, comment ellle s'y conforme et comment parfois, elle les contourne.

Dès lors qu'il est question d'observation, il est question souvent, d'instrument. Toutefois, à quoi bon multiplier les intermédiaires, à quoi bon des lunettes toujours plus puissantes, vers le très-grand ou vers le très-petit (dimension qui soit dit en passant, rend caduques les "lois" du vivant telles que nous les décrivons), si l'oeil placé devant comprime les images dans un cadre prévisible et stéréotypé? Ce qui importe est bien la clarté dans l'oeil. Fort de ce constat l'éthologue se fait son propre instrument. Un instrument dépoussiéré dans l'étude des causes premières de la cécité: arrogance, confusion, rigidité... Pour ce faire pas besoin de chercher bien loin: par chance il s'avait déjà sous la main.

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